Les terrasses de la cure de Biviers

C’est sur les contreforts du massif de la Chartreuse, avec une vue imprenable sur le massif de Belledonne que la petite commune de Biviers nous accueille pour intervenir une 8ème et dernière fois sur les murs de soutènement de la Cure de Biviers.
Ces murs, construits au XIXe siècle ont subi des poussées considérables et se sont avérés dangereux car ils étaient mal dimensionnés en premier lieu. Depuis un peu plus de deux ans donc, nous nous sommes principalement affairés autour d’un mur que nous avons totalement déconstruit et rebâti avec des méthodes traditionnelles.
Constitué de pierres froides récupérées soit in situ soit autour de Biviers, ce mur maçonné à la chaux nous offre un large panel de pratiques constructives, allant de la taille de moellons simples ou de chaînages d’angles et de pierres de couronnement à la réflexion autour du dimensionnement et du drainage. Notre dernière mission sera de finir la maçonnerie et le couronnement des deux murs du bas afin de rendre les terrasses à un futur aménagement paysager pour la commune et de procéder au repli de chantier en s’occupant de remplacer quelques pierres de tailles assez conséquentes dans l’optique de sécuriser le lieu.

Lors des 7 sessions précédentes, les nombreux stagiaires et bénévoles ont eu l’opportunité de se frotter à ce chantier de maçonnerie traditionnelle lourde, en reconstruisant à l’ancienne un mur de soutènement complet et quelques parties de murs effondrées.
Sur un terrain en pente assez forte, les anciens avaient décidé d’aménager des terrasses, probablement dans le but de cultiver de la vigne et d’y faire pousser un potager. C’est au pied de son bâtiment curial que, dans les années 1870, le curé commanda la réalisation de ces murs de soutènement, ouvrage massif et technique, à priori réalisé avec les premiers ciments de l’ère moderne. Malheureusement, des soucis de dimensionnement des murs, sur un terrain compliqué, avec une absence de drainage correct, tout du moins bouché depuis le temps, ont poussé les riverains à s’intéresser à la remise en état initial du lieu. L’un des murs était dans un plutôt bon état mais il penchait dans le mauvais sens et ne
remplissait donc clairement plus son rôle de soutien des terres.
Ainsi, dans un esprit de restauration du patrimoine, il a été décidé de démolir le mur le plus abîmé et le reconstruire entièrement. Nous sommes bientôt arrivés au bout de l’ouvrage, l’objectif étant de le terminer avec de belles pierres d’angles et de couronnement. Les autres murs sont réparés en fonction de leurs dégradations.
Il a été décidé d’utiliser de la chaux dans le but de donner une dimension plus éthique et pédagogique
au chantier.
Nous utilisons les pierres issues de la déconstruction ainsi que des pierres supplémentaires venant des
alentours et même de l’ancienne carrière du village dans laquelle nous avons eu le privilège de

pouvoir y récupérer des pierres massives avec l’aide d’un cheval de trait. L’histoire se répétera peut-
être.

En plus de la restauration des murs, il nous est obligatoire de débroussailler en arrivant sur le chantier,
pour éviter que les plantes ne déstabilisent l’ouvrage et nous gênent pendant le travail. Nous sommes
amenés à construire des petits escaliers et des plateformes d’accès. Le chantier touchant à sa fin il sera
important de sécuriser la descente pour les riverains en restaurant l’escalier et en libérant des espaces
actuellement sous la végétation.
Les encadrants s’efforceront de transmettre au mieux les techniques de la maçonnerie traditionnelle,
allant de la taille de pierre au hourdage de pierre dure, du malaxage des mortiers et bétons à
l’organisation d’un tel chantier, du respect de la matière et des matériaux jusqu’à la gestion des
déchets, le tout dans une ambiance de respect, d’inclusivité et de sécurité de tous. Vous apprendrez à
poser des pierres dans le but de donner du fruit au mur (une inclinaison vers l’intérieur pour
contrecarrer les poussées des terres), l’utilité des barbacanes, à poser des pierres d’angles, à réaliser un
système de drainage traditionnel, à utiliser une chèvre (engin de levage traditionnel).
Personne n’est assez brillant pour refuser d’être illuminé par les expériences et le savoir de chacun, le
chantier est un lieu de partage et tous les intervenants se feront un plaisir de laisser les initiatives se
révéler au grand jour.
Vous y développerez vos compétences en organisation de chantier, vous serez tantôt manœuvres,
tantôt maçon et maçonne. Vous alternerez des phases de travail physiques avec des moments plus
calmes de préparation, parfois entrecoupés par des visites du patrimoine local, qu’il soit architectural
ou naturel.

Au plaisir de vous voir nous aider à restaurer ces belles terrasses.

Hervé Pighiera, encadrant maçonnerie

Activités envisagées

• Montée à la carrière du Mont Garin et dalle gravée : des pierres seront extraites pour le chantier.
• Montée à l’ermitage de la Faïssa (4h A/R)
• Visite de l’église et du clocher de Biviers – en lien avec la montée à l’ermitage.
• Soirée film en plein air Cinéphile, parc de la Mairie.
• Conférence diapos sur les châteaux en Dauphiné ou sur l’inventaire des bornes en Isère
  En réserve : selon le temps disponible et les préférences des stagiaires.
• Concert selon programmation possible au chalet des artistes,
• Soirée diaporamas sur l’histoire de Biviers et du château de Montbives,
• Visite du château Servien, diaporama historique sur la paix de Westphalie,
• Balade historique sur le sentier des Huguenots au départ de l’église de Biviers jusqu’à la tour
  d’Arces (durée 3 h A/R).